Voilààààààààààààà c'est fini
14 novembre 2009. 18h14. On est invités à manger, on se prépare en haut. Puis la dernière ligne droite de notre journée amorce un virage:
- Maman, tu sais, je trouve bizarre quand même que y'ai quelqu'un qui vive dans les nuages et fabrique des cadeaux. On peut pas marcher ni habiter dans les nuages. C'est toi le Père Noël ?
- Oh Marie, ne mange pas la mousse du bain ...
- Mamaaaan, si c'est toi les cadeaux, dis le moi.
- Oh Marie, ne mange pas la mousse du bain ...
- Mamaaaan, tu me réponds pas là, je t'ai posé une question.
- Oh Marie, ne mange pas la mousse du bain ...
- Alleeeeezzzzz, tu sais je suis pas bête, on peut pas vivre dans les nuages et venir chez les gens par la cheminée, c'est bizarre.
J'affronte son regard, je lui demande si quelqu'un lui a dit quelque chose à l'école, il dit que non, mais que en réfléchissant, il trouve des choses un peu louches, je ne dis rien, je baisse les yeux, ca veut tout dire, il comprend, il sourit, il n'est pas décu, il questionne, donc j'avoue que oui, c'est bien moi et papa qui achetons des cadeaux mais c'est un mensonge autorisé car ca fait partie d'une part de rêve d'enfant... Bref, le discours standardisé. A 1 mois près, putain les boules.
- Maintenant, je sais 2 trucs de grand, la petite souris pour les dents et le papa Noël.
Il sort son album photo de bébé, comme quoi ca cogite. Il va direct à la page de son 1er Noël, où il avait 6 mois. Il pointe du doigt le Père Noël qui descend dans nos escaliers.
- Et ca, c'était qui alors ?
- C'était Papa, pour te faire une surprise.
- Papa, ouahhhhh, bon et tu en as déjà achetés là, ils sont cachés où?
Le Père Noël a perdu le Pôle Nord, mais Hugo, lui, ne perd pas le Nord.
1/2 heure de questions-réponses pour bien éclairer sa lanterne sur ses interrogations. Une petite morale pour lui dire que il y a sa soeur, Mathice, Marlone, Elia et des tas d'autres enfants qui y croient encore et qu'il doit maintenant, comme un grand, garder ce secret.
Il le gardera, il se sent grand, il se sent fier, il n'a aucune peine, aucune rancune, aucun reproche.
Moi, j'ai plus envie d'aller manger, je me cale derrière ma fenêtre.
Tiens il pleut, ah non, c'est moi qui chiale. J'ai encore Marie, c'est sûr, encore un peu de rêve pendant quelques années, mais pour moi, Hugo est mon 1er et à tout jamais, le Père Noël s'en est allé.